Après plus d’une année de recherche autour d’un principe d’écriture fondé sur le duo, Samuel Mathieu livrera le fruit d’un questionnement qui rassemblera six interprètes. Une équipe, une petite société en vivante proximité va donner corps à ce projet qui trouve son origine dans le dialogue inépuisable du danseur avec sa propre danse. Dans cet inlassable travail d’approche et de retrait, de répétition et d’abandon qui constitue le quotidien du danseur, il lui faudra guetter les traces qui feront œuvre, soutenir les assauts qui deviendront science chorégraphique, gouverner des états récurrents et savoir en garder cette fièvre impatiente et parfois grotesque (Go on !) qui constitue la signature de cet artiste.
Pour mesurer l’espace parcouru, un carré blanc au sol agira comme l’endroit où se déposeront les empreintes de chaque identité et où se formera une intention chorale dans la vitesse, la puissance et la force de l’ensemble. Ces figures de hasard, ces lignes de vie, ces échanges et ce désir de connivence dont on a déjà perçu les prémices dans les duos forgeront petit à petit un nouveau rituel, faute de mieux, appelons cela une création dont le premier rendez-vous est fixé en janvier à Toulouse.
Annie Bozzini
Ce carré blanc, posé comme un ring de boxe, annonce et prépare un terrain d’entremêlements tribaux. La danse et le mouvement sont au cœur du propos, telle une exposition, une image où le hors champs nous indiquera et proposera de possibles histoires.
Ce carré blanc doit rester l’arbre à palabres de ce chœur communautaire. Il doit cependant être traversé, transgressé, violé par la vitesse, la puissance et la force de l’ensemble, pour qu’il prenne sa valeur et qu’il puisse révéler son importance et sa nécessité.
Sur ce terrain de jeu, c’est la caricature d’une communauté grotesque, absurde et ludique qui va permettre la rencontre d’identités chargées d’un passé à deux. L’échange de phrases, de connaissances qui circulent, mènent peu à peu à reconnaître en chacun nos propres facteurs communs.
L’idée est peut-être de chercher cette relation, cette connivence, qu’ont les êtres entre eux, cette chose métaphysique, qui nous met ou pas en relation avec l’autre.
La pièce GO ON! se pense différemment. Ce n’est pas une succession de duos ni une simple rencontre entre couples. Bien au contraire, elle est la création d’un chœur, à l’unisson de ce qui s’est traversé. Le fonctionnement récurent de chaque personne installe sur le temps son identité, telle une empreinte digitale et génétique.Des identités à l’intérieur de la masse.